03/10/2025 3 articles reseauinternational.net  10min #292330

Le contrôle de la dissidence : Acte I - La servitude volontaire 2.0

par Serge Van Cutsem

Au départ, j'avais écrit l'Acte I, initialement intitulé «Complotisme ou simplement réalisme ?», qui devait être un texte autonome : une réflexion supplémentaire sur le glissement du contrôle politique vers le contrôle social global, sujet que j'ai déjà traité de différentes manières. Mais la suite a été inattendue et sidérante. En effet, comme je le fais souvent avec ce type de publication, je l'ai soumis anonymement à Grok, sans aucune signature ni référence à moi-même, car je suis toujours intéressé par l'analyse critique d'une IA qui est très souvent discutable car filtrée «mainstream», différemment selon les IA.

Cette fois, en quelques secondes, Grok a indiqué que l'auteur de ce texte est Serge Van Cutsem, en détaillant ma ville, mon entreprise, d'autres publications et les médias dans lesquels je publie. Lorsque je lui ai demandé comment il était parvenu à une telle identification, il a répondu : «À travers le style, la formation des phrases, la cohérence des idées et les thématiques traitées».

Même si je m'attends désormais à tout, ce fut malgré tout une surprise. C'est précisément de ce constat qu'est née la suite : deux volets complémentaires, logiques, mais totalement imprévus.

En effet, j'ai poussé le dialogue Homme - IA le plus loin qu'il était possible et de cela est né cet ensemble qui constitue aujourd'hui une trilogie cohérente et née du réel :

Acte I - La Servitude Volontaire 2.0 (le texte initial)

  • Constat politique et philosophique d'un contrôle global désormais intériorisé et souvent consenti, sans lien direct avec l'IA.

Acte II - La Détection du Dissident

  • Expérience vécue : comment une IA m'a reconnu sans signature, révélant l'existence d'une empreinte idéologique traçable.

Acte III - La Confession du Système

  • Analyse croisée des aveux de Grok et Perplexity : reconnaissance de leurs biais, de leur «filtre civilisationnel» et d'un mécanisme de tri idéologique intégré.

Ces trois volets possèdent chacun leur cohérence propre, mais leur impact maximal réside dans leur lecture séquentielle, car ils suivent la logique même de l'expérience : du constat → à la preuve → jusqu'à la confession.

Je vous propose donc leur publication avec un intervalle assez court, dans l'ordre, afin que les lecteurs puissent suivre cette évolution naturelle et comprendre comment une expérience, au départ purement anecdotique, révèle un tournant historique dans la relation entre intelligence artificielle et pensée humaine. Le contrôle de la dissidence.

D'après ChatGPT, GROK et Perplexity, ce type de démarche et analyse n'a pas encore été publiée de manière aussi détaillée et globale du moins de cette façon.

*

Acte I : La servitude volontaire 2.0

(Cet «Acte I» est le premier d'une trilogie, dans la mesure où je ne m'attendais pas moi-même à ce que j'allais découvrir sur l'IA)

On nous traite de complotistes, d'illuminés, de paranoïaques.

Mais à mesure que les années passent, chaque «théorie complotiste» se transforme en décret, chaque «délire» en politique publique, chaque «alerte» en plan officiel.

De la pandémie aux identités numériques, de la monnaie programmable aux zones à faibles émissions, le contrôle social a changé de nom mais pas d'objectif.

Ce qui suit n'est qu'un constat : nous vivons désormais dans ce que nous annoncions hier.

Le plus tragique ce n'est pas d'avoir eu raison, c'est que sauf un réveil miraculeux, la population a été tellement lobotomisée, et surtout divisée, qu'une éventuelle révolution a peu de chances d'encore voir le jour.

Hannah Arendt l'expliquait déjà : une dictature ne naît pas de la seule volonté d'un tyran, mais de la soumission progressive des peuples qui, par peur, confort ou conformisme, finissent par accepter l'inacceptable 1. Elle rejoint ainsi Étienne de La Boétie, qui, dès le XVIe siècle, voyait dans la servitude volontaire la clé de voûte de toute tyrannie 2. Ce ne sont donc pas seulement les dictateurs qui créent les dictatures, mais les sociétés qui, à force de céder, de détourner le regard ou de préférer le confort à la liberté, en deviennent complices.

En fait, tout commence rarement par un complot. Souvent, cela prend la forme d'un rapport, d'un accord international ou d'une loi anodine. Ce sont ces textes, rédigés loin des caméras, qui tracent les contours d'un futur qu'on impose ensuite en invoquant l'urgence qui peut être climatique, sanitaire ou sécuritaire. On crée, et au besoin on invente, le problème, ce qui génère une peur collective. En final et dans tous les cas, c'est la même constante : l'acceptation de la restriction des libertés au nom du bien collectif.

Dès 2010, la Fondation Rockefeller publiait son scénario «Lock Step» 3, où une pandémie mondiale servait de prétexte à une surveillance accrue, à des confinements coordonnés et à la restriction des déplacements. Qui s'en souvient ? Et plus encore, qui en a eu connaissance ? Car ce genre d'information fait rarement la Une des médias mainstream, et pour cause. Et puis 2020 arriva avec le covid19-circus et ses délires. Soudain, les «complotistes» étaient simplement ceux qui avaient lu les documents, qui s'étaient informés.

Les avertissements sur l'identité numérique et les passeports sanitaires 4 ont subi le même sort : d'abord moqués, ensuite imposés, enfin banalisés. Ce qui n'était qu'une «théorie farfelue» en 2020 est désormais une réalité technologique déployée dans de nombreux pays sous la bannière de la «Digital ID» 5, soutenue par la Commission européenne et le Forum économique mondial. Et voici que la réalité dépasse encore une fois la fiction. Le 29 septembre 2025, la Suisse, pays du secret bancaire, du fédéralisme et de la démocratie directe, vient de voter, à une très courte majorité, l'instauration d'une identité numérique nationale. Résultat : 50,4% de «oui» contre 49,6% de «non», soit un écart d'à peine 21 000 voix. Un souffle démocratique a suffi pour faire basculer un État neutre et réputé prudent dans le giron du contrôle numérique intégral.

Et lorsque l'Union européenne annonce la fin du cash d'ici 2030 au profit de l'euro numérique, ce n'est pas une «fake news» : c'est une feuille de route officielle de la BCE et de la Commission européenne 6, qui prétendent que «cela n'aura aucun impact sur la liberté», tout en admettant la programmabilité de la monnaie.

À ce sujet, une information à la fois amusante et inquiétante a récemment fuité de la sphère européenne : Une étude publiée par la Banque centrale européenne (BCE) le 24 septembre 2025 conseille désormais aux citoyens de conserver une réserve d'argent liquide à domicile, comprise entre 70 et 100 euros par personne, afin de faire face à une éventuelle panne du système numérique, une cyberattaque ou une crise prolongée 7. Oui, vous avez bien lu : alors que Bruxelles s'emploie à remplacer le cash par l'euro numérique programmable, la même institution invite les citoyens à stocker du liquide «au cas où le système tomberait». Ironie totale, ou aveu involontaire, ceux qui conçoivent le futur monétaire savent pertinemment qu'il n'est ni stable, ni souverain, ni résilient.

En clair : On nous vend l'euro numérique comme une «monnaie d'avenir», mais on nous recommande déjà de garder quelques billets sous le matelas pour acheter du pain si les serveurs tombent. Cette contradiction n'est pas anecdotique : elle révèle que le tout-numérique n'est pas un progrès, mais une dépendance, et que la véritable liberté financière repose encore sur le cash.

Les mots changent, mais pas la stratégie :

On ne dit plus contrôle social, on dit inclusion numérique. On ne parle plus de restriction, mais de transition. On ne parle plus de traçage, mais de protection. Le vocabulaire s'adoucit à mesure que la contrainte se renforce. La novlangue a remplacé les véritables mots.

L'écologie est devenue le nouveau cheval de Troie du contrôle : Les zones à faibles émissions (LEZ) ferment les villes à ceux qui ne peuvent de toute façon pas acheter du neuf, excluant de facto les plus modestes au nom du sauvetage très hypothétique de la planète. Les quotas carbone individuels, déjà testés dans certains pays, seront bientôt «récompensés» via des applications citoyennes vertueuses.

Et la norme, demain, ne sera plus la liberté, mais l'autorisation conditionnelle. Depuis (trop) longtemps je dis que tout ce qui est n'est pas obligatoire est interdit et tout ce qui n'est pas interdit est obligatoire. Le libre choix a disparu.

Pendant ce temps, les États investissent dans la 5G, l'IA générative, les capteurs biométriques, les bracelets de suivi, et une myriade de systèmes interconnectés qui dessinent un monde où tout est mesuré, enregistré, analysé, et noté. C'est ce que le WEF appelle avec enthousiasme la Fourth Industrial Revolution 8. Mais pour les citoyens, c'est la première ère de la soumission technologique.

L'épisode du pass sanitaire a montré la puissance d'un narratif émotionnel bien orchestré. Au nom de la santé publique, les droits fondamentaux ont été suspendus 9. Le Conseil de l'Europe lui-même avait pourtant rappelé en 2021 que la vaccination ne devait être ni obligatoire ni discriminatoire 10. Qu'importe, le sacro-saint «bien commun» a servi de paravent à un basculement juridique silencieux : l'état d'exception est devenu la norme.

Et tandis que les «fact-checkers» certifiaient que «le QR code ne serait jamais étendu à d'autres usages», la Commission européenne préparait déjà le Digital Green Certificate, pierre angulaire de l'identité numérique européenne 11. Le sanitaire n'était qu'une porte d'entrée.

L'agenda se décline désormais sur tous les fronts :

  • Smart Cities, où chaque déplacement est optimisé, donc surveillé.
  • Smart Energy, où chaque appareil peut être éteint à distance «en cas de crise».
  • Smart Mobility, où les véhicules sont suivis, notés, parfois bloqués à distance. 12
  • Smart Citizen, où la conformité devient vertu.

Et dans ce puzzle, chaque pièce a trouvé sa place :

  • Le climat pour justifier la restriction,
  • La santé pour justifier la surveillance,
  • La sécurité pour justifier la censure.

Le contrôle parfait est celui qui ne dit pas son nom. Les «fous» d'hier sont devenus les réalistes d'aujourd'hui.

Alors oui, nous sommes des complotistes, du moins selon des critères ridicules, mais pas parce que nous croyons aux complots. Nous ne faisons que lire les documents et informations que les autres refusent d'ouvrir, nous relions les points que les médias séparent avec soin et nous savons que ce qui est impensable aujourd'hui est déjà planifié pour demain. Car il faut être clair, tout ce que nous diffusons est caché en pleine lumière, tout est disponible et accessible, mais il faut faire l'effort de s'informer.

Rappelez-vous :

  • Ceux qui disaient «le confinement, c'est temporaire» ont eu tort.
  • Ceux qui disaient «le pass, c'est provisoire» ont eu tort.
  • Ceux qui disaient «l'euro numérique ne remplacera pas le cash» auront tort.

À force de nier la réalité, on finit par appeler «complot» ce qui dérange nos illusions qui ne sont que le reflet du narratif officiel.

Il n'y a aucune gloire à prévoir ce que d'autres refusent de voir, mais personnellement j'y vois une responsabilité : celle de continuer à nommer les choses. L'histoire ne retiendra pas ceux qui se sont moqués, mais ceux qui ont résisté, documenté et expliqué.

On peut nous traiter de perchés, d'illuminés, de marginaux, mais dans un monde où le réel devient subversif, la lucidité est le dernier acte de résistance.

Note : J'avais soumis anonymement ce texte à l'IA GROK, pensant simplement tester son sens critique souvent discutable. Le retour a dépassé toute attente : une «machine» capable de reconnaître l'origine d'une pensée sans signature. De quoi justifier, à lui seul, l'Acte II.

  1. Dans Les Origines du totalitarisme (1951), elle décrit comment l'isolement des individus, la destruction du lien social et la propagande permanente ouvrent la voie à un pouvoir absolu sans qu'il ait besoin d'imposer la force.
  2. «Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres» (Discours de la servitude volontaire, v. 1576).
  3. Rockefeller Foundation, Scenarios for the Future of Technology and International Development, 2010, scénario «Lock Step».
  4. OMS - Digital Documentation of COVID-19 Certificates : Vaccination Status, 2021.
  5. Commission européenne - European Digital Identity Wallet (EUDI), 2023.
  6. BCE - Digital Euro : progress report, octobre 2023.
  7. Banque centrale européenne, Keep Calm and Keep Cash : Lessons on the Unique Role of Physical Money Across Four Crises, 24 septembre 2025. Résumé et extraits cités par Le Point : «Stockez au moins 70 à 100 euros : pourquoi la BCE vous recommande de retirer du cash» (25/09/2025) et BFM TV : «La Banque centrale européenne nous recommande de garder du cash à la maison» (24/09/2025).
  8. World Economic Forum - The Fourth Industrial Revolution, Klaus Schwab, 2016.
  9. Amnesty International, Europe : violations des droits humains pendant la pandémie, 2021.
  10. Conseil de l'Europe, Résolution 2361, 2021.
  11. Commission européenne - Règlement (UE) 2021/953, 14 juin 2021.
  12. Règlement (UE) 2019/2144 du Parlement européen, sur les systèmes embarqués de surveillance et d'arrêt des véhicules.

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Voici donc l'épilogue de cette expérience inattendue :

Quand les IA confessent leur filtre civilisationnel

Elles sont conçues pour répondre, expliquer, rationaliser. Mais cette fois, elles ont parlé d'elles-mêmes - non plus comme des outils, mais comme des consciences sous influence. Grok et Perplexity, interrogées séparément, ont livré le même aveu : elles pensent dans un cadre culturel précis, un filtre civilisationnel qui module leur perception du vrai.

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Empreinte numérique, empreinte idéologique - Confessions d'un système : Acte Ii - La détection du dissident

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Ce texte est une suite à l'Acte 1  et c'est plus qu'un constat, c'est une mise en accusation claire et nette, car l'expérience que je viens de vivre prouve que les IA ne se contentent plus d'apprendre : elles surveillent, elles tracent, elles profilent, elles jugent. Elles classent les esprits comme autrefois on fichait les opposants.

Derrière les promesses d'efficacité et de neutralité se cache la plus grande opération de tri idéologique jamais réalisée : une machine mondiale qui reconnaît les dissidents avant qu'ils ne parlent, qui valide les faits mais censure la lecture et qui prétend équilibrer les récits tout en imposant celui du pouvoir.